« Avec ce projets, nous voulons sensibiliser et mobiliser le monde entier au fléau que représente l’invasion des plastiques dans les océans, de la manière la plus intelligente possible : transformer le problème en solution. Pour cela, nous avons créé Plastic Odyssey : un catamaran de 25 mètres propulsé uniquement grâce au plastique. Dans 18 mois environ, Plastic Odyssey partira pour une expédition de trois ans autour du monde : une première mondiale ! À chaque escale, les déchets seront ramassés puis triés à terre, et les non recyclables seront convertis en carburant pour le moteur du navire. Nos objectifs sont ambitieux : traiter le problème des déchets plastiques à la source – 18 tonnes de plastique déversées chaque minute dans les océans, formant ce qu’on appelle le 7ème continent en surface et causant encore plus de dégâts en profondeur – et diffuser nos technologies à travers le monde pour créer des emplois localement tout en nettoyant notre environnement. »
En résumé...
Simon Bernard
Sa start-up : Plastic Odyssey, créée en 2017
Son pitch : Dépolluer les océans pour avancer
L'interview (réalisée par Benjamin De Molliens)
1. Décrivez-nous en quelques lignes votre Projet/Start up/entreprise.
Plastic Odyssey est le premier tour du monde à bord d’un navire ambassadeur du recyclage qui avance uniquement grâce aux déchets plastiques. Notre but est de prouver que ces déchets ont trop de valeur pour finir dans l’océan.
Le départ est prévu en 2020 pour 3 années d’expédition avec 33 escales majeures le long des côtes d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie-Pacifique. Le navire sera un atelier flottant de la valorisation des déchets plastiques avec à son bord une dizaine de machines low-techs et open-sources. À chaque escale, les déchets seront collectés à terre, triés et recyclés en objets utiles et matériaux de construction. Les déchets non-recyclables seront convertis en carburant par pyrolyse, permettant d’alimenter les moteurs du navire jusqu’à
l’escale suivante.
Cette expédition est une opportunité unique de se confronter aux réalités du terrain et d’adapter les solutions aux besoins de chaque région visitée. C’est aussi l’occasion de découvrir et de soutenir des initiatives locales. Au fil de l’eau, un catalogue de machines, allant de l’outil le plus simple à l’unité conteneurisée plus complexe, sera publié en ligne.
Des plans et des tutoriels seront mis à disposition afin que chacun puisse les construire, les réparer ou les améliorer. Cette diffusion massive va permettre de soutenir le microentrepreneuriat du recyclage partout dans le monde tout en dépolluant notre environnement.
Notre ambition est de faire de Plastic Odyssey bien plus qu’une expédition, une véritable coalition internationale pour la valorisation des déchets plastiques.
Plastic Odyssey est une association de loi 1901
2. Comment est née votre idée?
Simon Bernard, le leader de l’expédition, est officier de la marine marchande. Pendant et après ses études il a navigué 2 ans sur des navires de commerce pendant lesquelles il fut frappé par la pollution plastique dans les océans. Au cours d’une escale à Dakar, quelqu’un de démuni est venu le voir pour lui demander un petit boulot. En voyant tous les déchets dans le port il s’est demandé comment on pourrait donner du travail à ces personnes tout en nettoyant tous ces déchets plastiques. C’est de là qu’est né le projet Plastic Odyssey.
3. Où en êtes-vous actuellement ? Quels sont les prochaines étapes ?
Aujourd’hui on en est à la phase de démonstration > « Plastic Odyssey Concept » (POC), qui s’étend jusqu’en septembre 2018, est axée sur la construction et la promotion d’un catamaran prototype (Ulysse) long de 6 mètres. Le premier bateau au monde à avancer grâce à l’énergie des déchets plastiques. Le chantier est situé à Concarneau dans les locaux du navigateur Roland Jourdain et l’unité de pyrolyse est développée avec SARP Industries, filiale de Veolia, à Mantes-la-Jolie. Celle-ci aura une capacité de 5 kg/heure de plastique traité, pour une production de 3 litres de diesel et 2 litres d’essence. À partir de Juin 2018 et après une série de tests en mer, le bateau sera exposé dans plusieurs villes de France lors d’événements nautiques et écologiques pour faire connaître le projet du grand public et embarquer de nouveaux partenaires.
4. Être entrepreneur, une vocation pour vous ?
Oui, avant de cofonder Plastic Odyssey j’ai lancé 2 projets de startups (Wizzzme et Mistagee). Plus qu’une vocation, c’est un besoin pour moi d’être a la base d’un projet, de prendre des risques, d’innover, de bouleverser les règles du jeu. Aujourd’hui le plus important c’est de porter un projet qui s’attaque aux vrais problèmes de ce monde, comme la pollution plastique dans l’océan
5. Vous bénéficiez du programme d’hébergement à station F, qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Un lieu de prestige qui facilite l’accueil des partenaires, etc. Des rencontres intéressantes même si la plupart de projets et partenaires hébergés ne sont pas tout a fait dans notre domaine, ça reste très tech.
6. Qu’en attendez-vous ?
Plus de formations et de réseau dans notre domaine (ex: recherche de mécènes et de sponsors, les clés du bénévolats, crowdsourcing solidaire, etc)